La plupart des personnes dites climato-sceptiques ne reconnaissent pas la nécessité de modifier radicalement nos comportements face au réchauffement climatique. De même, face aux modes de communications délétères hérités de notre passé culturel, et qui génèrent de nombreuses formes de pollutions relationnelles, nous avons tendance à adopter une position « communico- sceptique » du même ordre : En effet, nous ne percevons pas clairement la nécessité de modifier ces modes de communication devenus obsolètes, et qui sont porteurs de malentendus, d’incompréhensions, voire de diverses formes de violences (passives ou actives) toxiques. Là aussi, nous avons une tendance à faire porter la responsabilité de cette pollution relationnelle aux « autres » : à ceux qui nous entourent, aux personnes avec qui nous sommes en conflits, voire à nos proches, etc.. sans prendre la mesure de notre propre responsabilité dans ce domaine. Concernant cette pollution relationnelle, nous pouvons citer quelques comportements délétères qui en font partie : préjugé, critique, domination, emprise, jugement, condamnation, soumission, compromission, complaisance, résignation, désintérêt, etc…
Ce sont bien ces attitudes, peu ou prou utilisées et / ou subies, qui peuvent littéralement empoisonner notre vie relationnelle, et ceci dans tous les domaines : en milieu scolaire, familial, amical, professionnel, associatif, ecclésial, syndical, etc. Tous les milieux sont impactés par cette forme subtile de pollution.… Sans parler de notre cyber-espace commun, qui reflète de façon démultipliée toutes les formes de pollutions relationnelles que nous venons d’évoquer.
De plus, cette désagrégation du lien social est impactée par les problèmes liés à notre société de consommation: parallèlement à la dématérialisation relationnelle(*) et à l’atomisation sociale(*) l’individualisme, l’indifférence et le stress deviennent la norme; là où notre comunico-scepticisme nous illusionne sur notre vie relationnelle : nous pensons souvent qu’il suffit d’un peu de bonne volonté, de gentillesse, d’amabilité et qu’en évitant soigneusement les personnes « désagréables » ou celles qui dérangent nos habitudes relationnelles, nous pourrons vivre en harmonie avec les autres. Nous ne percevons pas toujours la nocivité de certains compromis que nous développons pour nous frayer un chemin relationnel « sécurisé ».
Or, s’enfermer dans un « normalisme » relationnel, construit sur le conformisme et l’exclusion de la différence, mène tôt ou tard à l’impasse. Nous n’avons pas appris à communiquer pleinement, l’intelligence relationnelle n’est pas inscrite dans nos programmes d’école. Pourtant, face aux enjeux environnementaux et relationnels que nous devons affronter, l’écologie environnementale va de pair avec ce que l’on nomme l’écologie relationnelle ; on ne peut pas proposer un programme écologique cohérent, avec les profondes transformations sociétales/comportementales que cela comporte, sans développer parallèlement l’écologie relationnelle, qui est basée sur une façon spécifique, NON POLLUEE, d’entrer en contact avec notre prochain et le monde qui nous entoure.
Certains pays du nord de l’Europe ont déjà compris que les transformations sociétales (liées entre autres au bouleversement climatique) trouvent place dans de nouvelles formes de structures humaines (on peut évoquer les habitats partagés, les lieux communautaires dit « béguinage du 3e âge« , les tiers lieux, etc..).
Ces transformations nécessitent d’autres formes de communication, là où l’écologie relationnelle s’avère indispensable. Un exemple concret : Les écoles au Danemark ont rendu obligatoire, pour les enfants de 6 à 16 ans, des programmes scolaires sur l’empathie, l’écoute mutuelle, l’ouverture à l’Autre, etc…
Ces formes d’apprentissages ne sont pas uniquement réservées aux enfants ; tout comme on apprend les gestes écologiques et citoyens (autres façons de trier nos déchets, de consommer, de se déplacer, etc…) Beaucoup d’associations, d’ONG et autres établissements publics (toujours dans les Pays nordiques) mettent à disposition de tout un chacun des outils d’apprentissage relationnel, faciles à utiliser, que ce soit au travail, en famille, entre amis, en milieu associatif …
Il s’agit là d’échanges non basés sur un profit quelconque : le but ? Développer une certaine indépendance, un sens critique et d’auto détermination face aux diverses formes (directes ou indirectes) de conformismes collectifs, comme par exemple les cyber-influences, liées entre autres aux réseaux sociaux, etc… dont nous sommes tous partie prenante et qui modifie notre perception aux autres(**).
Par ailleurs, laisser exclusivement notre santé relationnelle aux mains de spécialistes, risque de nous maintenir dans une forme de dépendance face à ceux qui enseignent ces outils d’apprentissage, et qui font souvent un commerce de leurs savoirs dans ces domaines.
Il s’agit donc de s’approprier ces outils relationnels – biens collectifs de notre commune humanité – ce qui représente une forme avancée de solidarité, de partage citoyen, sorte de « Peer support », (entraide par les pairs) permettant une remise en cause collective face à une urgence sociétale majeure.
On peut donc parler d’une véritable transformation culturelle, ouverte à toutes et à tous, sans distinction aucune, d’où sa popularité émergente.
En France, ce mouvement commence à prendre forme parmi plusieurs organismes, associatifs ou autres :
Les approches de développement relationnel proposées par la Ligue Vie et Santé ont été précurseurs dans ce domaine dès les années 80 : Depuis plus de 30 ans, l’association a pu offrir au grand public, ainsi qu’aux entreprises, établissements scolaires et autres organismes publics, des programmes fiables proposant entre autres des ateliers où la santé relationnelle est mise en valeur. Les outils utilisés en synergie par les formateurs bénévoles de la Ligue Vie et Santé sont inspirés des meilleurs programmes en la matière ; Sémantique générale, Analyse Transactionnelle, Fenêtre de Johari, Open focusing, CNV, écoute active, méthode ESPERE, Kern Quadrant, etc… et ceci, comme dit plus haut dans un esprit de « peer support » solidaire et responsable.
La Ligue Vie et Santé développe les contacts avec d’autres associations favorisant cette forme d’écologie, en France et en Europe
(« relational ecology »), dans le but de développer un authentique mouvement d’écologie relationnelle « internationale » à but non lucratif, couvert à la diversité et au partage collectif.
(*) voir sur notre blog.
(**) De nombreux chercheurs développent l’idée que l’intelligence relationnelle reste le meilleur moyen de se libérer de l’emprise grandissante des nombreuses formes de ce que l’on nomme les « cyber-influences ».
Vous trouverez sur notre site de nombreuses informations complémentaires :
Pour les personnes interpellées par une étude psycho / sociologique plus poussée : https://www.cairn.info/revue-societes-2014-2-page-37.htm